Bonjour Thomas, peux tu nous décrire ton parcours photographique?
Bonjour Pierre-Henry !
Alors je m’appelle Thomas, j’ai 25 ans, je suis dessinateur industriel dans l’automobile, et j’habite Rouen. Mon parcours photographique a commencé fin 2002, avec l’acquisition de mon 1er numérique, un compact Olympus. A l’époque, je ne faisais que de la photo « basique » (familles, soirées, vacances, ..), plutôt dans le but de garder un souvenir que pour le côté artistique de la chose. Suivra quelques années après un ultra compact Sony + performant. Mais ce n’est qu’en 2006 et sur les conseils d’un ami que je craque sur le Canon 350d équipé du 18/200 Sigma. C’était plus à l’époque pour faire de meilleures photos qu’avec mon ultra compact, et non pour l’utilisation actuelle que j’en fais! Je ne pensais pas du tout en arriver là, et j’ai d’ailleurs eu du mal à m’y mettre… Mais depuis je suis accro ! 🙂
J’ai d’ailleurs revendu mon matériel et acquis un Canon 40d avec les Canon 10-22, 24-105 L IS, et 60 macro.
Peux tu nous présenter les thèmes photographiques que tu affectionnes?
Mon thème favori est l’exploration urbaine, avec une préférence pour les friches industrielles. Je ne peux pas vraiment expliquer d’où me vient cette attirance… Peut être une enfance passée non loin d’une maison abandonnée dont le jardin était rempli d’une grande quantité de voiture, la plupart en très mauvais état : le cimetière des Panhards !
Pour le reste, c’est un mélange d’architecture, de paysages, voir un peu de macro de temps en temps…
Quel est le fil directeur de ton thème favoris ou de tes thèmes en général?
En exploration urbaine, le but de mes reportages photos est de (re)faire découvrir des lieux oubliés, pourtant acteurs majeurs de l’économie locale il y’a peu. Cela permet aussi de garder une trace, car pas mal des sites que j’ai pu visiter depuis 2 ans ont été rasés ou vont l’être… Et comme on oubli vite…
Pour l’instant je me concentre sur ma ville et ses environs car il y’a de quoi faire ! Une fois que j’aurais fait le tour, je m’éloignerais un petit peu !
Comment as tu découvert la photographie HDR?
J’ai découvert le HDR début 2007… sur ton site ! Certaines photos portant la mention HDR dans la description, j’ai fait une recherche vite fait sur le net et j’ai découvert cette technique aux résultats souvent… impressionnants !!
Mais ce n’est qu’il y a 4 mois que j’ai commencé à manipuler un peu.
Quel est l’élément qui t’a convaincu d’essayer la photographie HDR puis de l’adopter?
Ce sont principalement les conditions difficiles rencontrées en intérieur qui m’ont poussé à utiliser cette technique. Souvent les bâtiments sont très sombres, mais avec des puits de lumières qui rendent la prise de vue compliquée. Le HDR règle ce problème. Il donne aussi de la puissance au cliché dans certaines conditions, quand le ciel est assez chargé par exemple.
En quoi la photographie HDR est maintenant une technique indispensable ou souvent utilisée dans tes prises de vues?
Pas indispensable, mais souvent utilisée pour produire l’improduisible !
J’affectionne particulièrement le HDR pour les gros contre jour, ou encore des prises du vues en intérieur proche des fenêtres.
Quel est ton style de rendu photographique HDR : rendu réel ou impressionniste?
Mon approche du sujet, plus typée reportage qu’artistique, me pousse à rester proche du rendu réel. Mais le « dérapage » est facile !! Et il m’arrive souvent de glisser vers l’impressionnisme, sans toute fois m’éloigner trop du réel. Mais ça dépend aussi de l’humeur au moment ou je manipule le bouton « strength » !!
Quel processus suis tu pour la fusion des images sources et le tone mapping et avec quels logiciels?
J’utilise la version 2 de Photomatix Pro en « details enhancer » pour le tone mapping. Il m’arrive aussi de faire du simili HDR avec un seul RAW quand je n’ai que ça.
Quel est ton actualités photographique dans les prochains mois?
En friche industrielle, une grosse filature presque bicentenaire et un chai à vin, les 2 dans la région de Rouen. Peut être aussi une virée en Belgique pour visiter les gros classiques du genre : le château de Noisy Miranda, le charbonnage du Hasard de Cheratte, le château de Mesen, etc.
Pour le reste, ça sera du free style 🙂
J’espère aussi un jour faire une descente dans les sous-sols de Paris ! Mais chut faut pas le dire c’est interdit… 😉
Thomas Boivin
son portefolio : www.thomas-boivin.fr
Thomas Boivin , un nom à retenir. Je suis très très impressionné par votre travail, j’en reviens tout simplement pas. J’ai parcouru des centaines de vos photographies plus impressionnates les unes que les autres. Votre attirance pour les friches industrielles, vos explorations urbaines, vos maisons pourries et vos automobiles rouillées sont les ruines des XIXe et Xe siècles, les artéfacts de notre civilisation industrielle mourante. Jadis, l’oeil de l’artiste retenait des ruines romaines, des chateaux en ruines. Aujourd’hui vous visez dans le mille. Ce sont les ruines de notre monde dit moderne qui vous intéresse, c’est très bien ainsi. Vous avez la chance de travailler avec des outils souples, mais l’action de la lumière sur une surface sensible est une chose, votre oeil, votre talent, votre imagination, votre jugement esthétique se retrouvent dans le cadre d’une façon singulière ce qui donne votre style, le résultat est sublime. Un titre: La fin de l’ère industrielle, votre matériel confié à un éditeur, quelques vignettes et nous profitons d’un beau livre de photographie…FÉLICITATIONS !