Une nouvelle technique pour les images à grande gamme dynamique arrive sous le nom d’Exposure Fusion.

Exposure Fusion de la Tour Eiffel de nuit

Exposure Fusion de la Tour Eiffel de nuit

Cette technique se veut très orienté photo à l’inverse du HDR qui vient de l’imagerie 3D. Le principe de prise de vue reste identique à la prise de vue HDR, à savoir un nombre de photos suffisant pour couvrir l’ensemble de la plage de lumière d’une scène (bracketing). On prendra toujours donc des photos très sous-exposées à très sur-exposées pour une même scène.

C’est l’étape logiciel qui est en fait modifiée.

Pour rappel en photographie HDR, nous prennons ces différents fichiers sources pour les fusionner en un fichier HDR de minimum 32bits / couche qu’il faut par la suite compresser « Tone Mapping » avec des algorithmes pour prendre une valeur moyenne de chaque zone de la photo.

A l’inverse, l’Exposure Fusion va fusionner directement les photos entre elle avec un nouvel algorithme qui va se contenter de prendre les valeurs moyennes de chaque zone de la photo parmi les données des photos sources.

Pour réaliser cette opération de fusion, l’Exposure Fusion va donner plus ou moins d’importance à chaque pixel d’une image en fonction de son exposition, de sa saturation et de son contraste par rapport aux pixels les plus proches. La meilleure exposition d’un pixel et de sa zone étant le milieu de l’histogramme, il est tout aussi important que le HDR d’avoir les deux photos extrèmes ne dépassant pas la moitié de l’histogramme.

Les réglages de l’algorithme sont par contre beaucoup moins nombreux qu’une étape de Tone Mapping. Il nous est alors possible que de jouer sur les paramètres autour de l’exposition, la saturation et le contraste.

L’avantage de l’Exposure Fusion réside dans sa capacité à générer rapidement des image beaucoup plus naturelles avec un minimum de réglage.

Côté logiciel presque tous les logiciels actuels de HDR ont intégré cette fonctionnalité, néanmoins la jeunesse de cette technique met en avant que toutes les scènes prise en bracketing ne conviennent pas encore à cet algorithme. Il faut savoir que le logiciel est d’abord apparu en ligne de commande et que les interfaces graphiques autour de cet utilitaire ont vu le jour. Certains éditeurs ont repris les formules de calcul pour les intégrer directement dans leurs logiciels.

Voici un exemple avec les photos sources issue des fichiers RAW, un résultat d’Exposure Fusion réalisé avec Photomatix Pro (fonction Exposure Blending) et un HDR avec Tone Mapping au rendu le plus réel. Le tout sans aucune retouche suite au traitement. Il faut aussi noter que toutes mes prises de vue se font avec des réglages neutres de saturation, contraste, netteté sur l’appareil photo.

Photo source sous-exposée

Photo source sous-exposée

Photo source correctement exposée

Photo source correctement exposée

Photo source sur-exposée

Photo source sur-exposée

Voici le résultat possible avec le HDR et Tone Mapping à rendu réel (TTHDR) :

Rendu HDR et Tone Mapping avec Photomatix Pro

Rendu HDR et Tone Mapping avec Photomatix Pro

Voici le résultat de l’Exposure Fusion :

Rendu d'Exposure Fusion avec Photomatix Pro

Rendu d'Exposure Fusion avec Photomatix Pro

Gageons que cette technique, faite pour gagner du temps dans le cycle de développement de nos photos numériques, évolue encore un peu pour arriver à potentiellement rentrer directement dans les logiciels de développement photo comme Aperture ou Lightroom. Il serait alors possible que le logiciel détecte directement que plusieurs photos d’expositions différentes aient été prises de la même scène et propose la fusion de ces dernières.

Certains d’entre vous vont sans doute me demander pourquoi je n’ai pas abordé cette technique dans mon livre, la raison au début de l’année 2008 était simple, la qualité de rendu de cette technique était encore loin d’un rendu réel et s’approchait trop d’une des photos sources pour les scènes simples et ne donnait rien pour les scènes difficiles (9 photos avec 1EV d’écart et plus).
Le bilan en cette fin d’année 2008 est un peu mieux, à savoir que les scènes complexes commencent à être mieux traitée, les scènes simples sont vraiment bien traitée.

Benoit m’a un peu doublé sur le sujet en publiant un podcast il y a quelques jours dédié à cette technique et que je vous encourage à écouter.

Quel est votre avis sur cette nouvelle corde à notre arc du traitement des photos à grand dynamique de lumière?